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L’ÉNH selon Zoé : une formation d’écriture dont vous êtes le personnage principal

L’ÉNH selon Zoé : une formation d’écriture dont vous êtes le personnage principal
16 mars 2023

Cet article a été écrit par Zoé Nadeau-Vachon, diplômée en Écriture humoristique de la cuvée 2022.

Si vous lisez cet article, c’est probablement parce que vous songez à vous inscrire au programme d’écriture humoristique de l’ÉNH ou que je suis rendue célèbre et que vous êtes à la recherche d’informations compromettantes pour écrire mon bien-cuit ComediHa!

Bon, d’accord. Je vais faire de mon mieux pour répondre à ces deux besoins. Commençons par mon expérience dans le programme d’écriture humoristique à l’ÉNH, si vous le voulez bien.  

Pourquoi voulez-vous travailler pour nous?

Du plus loin que je me souvienne, j’ai toujours eu peur du monde du travail. Pis ça, c’était avant même de savoir la quantité de small talk que requérait quotidiennement un travail de bureau. L’idée de passer mes journées dans un cubicule à boire du café tiède me terrifiait au plus haut point.

Et pourtant, je me suis quand même retrouvée à 25 ans avec un 9 à 5 en pub, diplômes universitaires et dettes en poche. On était au beau milieu de la pandémie et je m’ennuyais terriblement. Naïvement, je me suis inscrite à un cours récréatif d’écriture humoristique à l’ÉNH pour me distraire.

Et là, j’ai eu la révélation de ma vie. J’ai découvert que non seulement, j’étais drôle – et moi qui croyais que mon sens de la répartie n’était qu’un mécanisme de défense douteux -, mais, en plus, qu’il était possible de gagner notre vie en écrivant des blagues!

Pourtant, on m’avait toujours dit que les artistes crevaient de faim. C’est probablement un des plus gros mensonges qu’on répète aux jeunes. Ça et qu’un fruit, ça fait un bon dessert. 

J’ai donc envoyé mes textes pour mon inscription à la formation professionnelle et je me suis croisé les doigts. Tant pis si ça voulait dire de me serrer la ceinture une année de plus. J’avais eu le temps de perfectionner ma recette de spaghetti au ketchup durant mes années à l’université.

Philippe Drolet et Zoé Nadeau-Vachon dans le cours Écriture pour la scène 2

Écrire, vous avez dit?

Dès ma première journée à l’école, je me suis dit que c’était trop beau pour être vrai. Je tripais dans tous mes cours et j’avais même hâte de faire mes devoirs (?!?).

Mais je ne vous mentirai pas : le programme d’écriture est extrêmement exigeant. Presque chaque minute de mon année a été passée à écrire ou à chercher ma prochaine idée. Chaque semaine, nous devions remettre une foule de textes pour nos différents cours, que ce soit des sketchs, un monologue, des liners, une chronique… Et chaque vendredi, on se demandait comment on avait réussi à accomplir tout ça. On avait à peine le temps de prendre une bière pour relaxer ensemble qu’il fallait déjà commencer à travailler sur nos textes à remettre la semaine suivante!

On dirait que des nouvelles connexions apparaissent dans notre cerveau et nous font tout voir en jokes potentielles.

On devient aussi la personne un peu gossante qui teste tout le temps ses blagues sur ses amis et leur pose des questions comme « Si je te dis le film de Pin-pon où ils vont au camping du bonheur, sais-tu de quoi je parle? » (Je voulais d’ailleurs faire une blague là-dessus dans ce texte, mais mes amis m’ont dit que c’était une référence un peu trop nichée. À vous de me dire s’ils ont raison ou s’ils sont incultes.)

Malgré tous nos efforts, on se plante pareil parfois. Mais chaque semaine, on a l’occasion de repartir à zéro et d’essayer quelque chose de complètement différent. C’est rassurant aussi de voir qu’il est parfaitement normal de devoir écrire dix blagues avant d’en avoir une bonne. C’est juste dommage de devoir TOUTES les lire devant la classe.

Une année à l’école, ou un long voyage spirituel

Ce que j’ai le plus apprécié du programme d’écriture, c’est qu’il nous fait explorer toutes les possibilités du métier d’autrice, que ce soit pour la scène, la télé, la publicité, la presse ou le web. On se découvre des intérêts et des talents dont on ne se doutait même pas! J’entrais à l’école avec l’objectif clair d’écrire des comédies pour la télé, mais j’ai été surprise de constater que j’aimais aussi beaucoup l’écriture de stand-up et de télé jeunesse.

Nous avons aussi la chance d’être entourés d’une équipe formidable qui nous soutient et qui adapte chaque cours à nos besoins. Les professeurs sont toujours là pour nous conseiller et nous aider à nous dépasser. Je crois sincèrement que la formation nous donne autant que ce que nous, nous sommes prêts à donner comme efforts.

En plus de se découvrir comme professionnelle, on apprend aussi à se connaître comme artiste. Quel est notre style d’humour? Qu’est-ce qu’on veut transmettre comme messages? Une année à l’école, c’est vraiment l’équivalent d’un voyage spirituel en Asie. Juste plus long et plus cher.

Aujourd’hui, je sais sur quels genres de projets j’aimerais travailler et ce qui me distingue comme autrice. Si jamais vous cherchez quelqu’un dont l’humour mélange autodérision et appel à l’aide, écrivez-moi!

Le commencement de plusieurs histoires

En plus d’apprendre un métier, j’ai appris à prendre des risques, à me donner le droit à l’erreur et à me faire confiance. J’ai aussi rencontré des gens absolument extraordinaires. Rares sont les endroits qui réunissent autant de personnes drôles et inspirantes en même temps!

Mais, surtout, l’ÉNH m’a confirmé que j’étais bien à ma place et qu’il était possible de vivre de ma passion.

Au moment où j’écris ces lignes, nous venons tout juste d’avoir notre remise de diplômes officielle. Je ne sais pas encore ce que les prochaines années me réservent, mais, déjà, grâce à mes stages, mon nom apparaîtra bientôt dans le générique de quelques séries télé. Je continue à travailler avec des amis sur des projets développés dans mes cours et sur mes projets personnels.

Ma carrière ne fait que commencer, mais je peux déjà vous dire que je ne me suis jamais sentie aussi accomplie.

Bon, et pour les autres : j’ai dormi avec des doudous jusqu’à l’âge de 19 ans.

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Pour en savoir plus, regarde cette vidéo qui t’explique le programme.