Dans chaque cohorte, il y a un « vieux ». Dans la mienne, c’était moi. Onze apprentis humoristes, entre 21 et 28 ans, et le douzième, moi, 40 ans. Alors, je me suis demandé : Est-ce trop tard pour commencer ce métier ? Vais-je réussir à m’intégrer au groupe ? Le doute. Pourtant au fil de ces deux années d’apprentissage intense, je n’ai jamais regretté le choix de m’être inscrit «sur le tard» à l’ENH. J’y ai tissé des liens forts qui m’accompagneront pour le reste de ma carrière. Le doute laisse aujourd’hui place à la certitude d’avoir envie de continuer à partager ce que l’on a de plus précieux : le rire.

Au risque de paraitre cliché, je débute ce message vous disant Babybel! (Babybel servira de substitut pour « merci ») Babybel de croire en moi. Babybel d’encourager la création. Babybel de prouver à mes parents que je m’en vais quelque part. Babybel pour un fromage simple, mais efficace. Babybel de concrétiser des rêves. Trêve de fromagerie. Je crois que l’on sous-estime le pouvoir des rêves. Ceux qui nous frappent bave à la joue, mais surtout ceux qui nous surprennent éveillé. Il n’y a pour moi, rien de plus inspirant que de voir quelqu’un caresser son rêve. Ça me sert de combustible pour nourrir les miens. L’École Nationale de l’Humour représente pour moi cet immense vecteur de rêve. J’apprécie tous les humains qui participent à ce formidable laboratoire de création. C’est avec des rêves qu’on fait des rêves. Babybel du plus profond de mon coeur.

Sans l’École nationale de l’humour, je n’aurais jamais été la personne que je suis aujourd’hui. Je suis extrêmement reconnaissant d’avoir été autant soutenu et épaulé par la direction, mes collègues et les donateurs. Aussitôt que j’ai mis les pieds à l’École, vous m’avez pris par la main et m’avez fait grandir et maturer. La preuve: je n’ai jamais eu autant de cheveux blancs. Vous avez changé ma vie pour le mieux et j’en suis infiniment reconnaissant. Merci à la direction et aux profs de toujours avoir cru en moi et d’avoir vu en moi l’humain et l’humoriste que je ne voyais pas. Merci à mes collègues de m’avoir enduré pendant deux ans sans vouloir me tuer. Merci aux donateurs de m’avoir permis de m’épanouir sans avoir manqué de pain. Et merci à Louise, d’être Louise.

L’école nationale de l’humour a été pour moi une surprise dans ma vie. Admettons que je ne m’attendais pas à un retour aux études, à 27 ans, après 7 ans de carrière (de serveuse) comme comédienne. Grâce à cette école, j’ai pu rêver plus grand et devenir autre chose qu’une gérante de restaurant. J’ai pu déployer des ailes que je ne m’estimais même pas. Cette école a complètement chamboulé ma vie. Jamais je n’aurais cru pouvoir réinvestir le milieu artistique en m’accomplissant autant ! Merci à mes camarades, mes professeurs et au personnel de l’École !

En toute franchise, l’École nationale de l’humour a été pour moi beaucoup plus qu’un passage scolaire. Ça a été une bouée de sauvetage, un phare dans l’obscurité, le Google maps de mon avenir dans le milieu culturel.

C’est parce qu’au moment de m’inscrire, il y avait, appelons ça, un petit pépin planétaire qui a forcé le domaine à fermer, ouvrir, fermer, ouvrir, fermer, ouvrir à moitié, fermer, ouvrir, on aurait dit le tunnel Hippolyte-Lafontaine. (Oups, là, vous regrettez de m’avoir remis la bourse!)

L’école a été une deuxième famille. D’ailleurs, j’appelais tout le monde papa,maman, ça s’en venait gênant mon affaire!

L’ÉNH a changé ma vie, j’ai retrouvé ce qu’on nomme la motivation. C’est pas rien!

Depuis août 2020, je m’émancipe dans un milieu qui me fait vibrer, apprendre, qui me challenge, qui taquine ma créativité au quotidien.

C’est un privilège de se sentir à sa place, entourée d’une pléiade d’êtres innovants à l’audace contagieuse!

J’ai investi tout mon cœur dans chaque seconde. J’ai ri, j’ai pleuré, j’ai eu chaud, j’ai eu frette, j’ai rencontré des personnes en or, ajoute une soupe, c’t’une table d’hôte. Vous me permettez de vivre mon rêve : avoir une job où j’peux me lever à midi.